F8 : Mark Zuckerberg présente sa feuille de route sur dix 10 ans
Ouvrant la conférence F8 à San Francisco le 12 avril dernier, Mark Zuckerberg s’est prêté à l’exercice du discours d’ouverture, passage obligé pour tout dirigeant d’une grande firme technologique américaine. Preuve de l’empreinte mondiale du service, sa présentation était aussi diffusée en direct dans 29 meetup autour du monde, depuis Paris jusqu’à Nairobi en passant par Dacca et Bogota. Toutefois, sa présentation (aussi accessible sur Internet) n’a pas été diffusée par la nouvelle plateforme Facebook Live Video, sans doute encore en rodage…
Devant un parterre de journalistes, de développeurs et de partenaires, Mark Zuckerberg a énoncé la mission de Facebook, soit de permettre à tout le monde de tout partager avec n’importe qui. « Tout le monde » doit pouvoir accéder à Internet, d’où les nombreuses initiatives du réseau social (drones, antennes-relais plus efficaces, accès gratuit aux services basiques, etc.) pour réduire les coûts d’accès, améliorer la couverture et convaincre les trois milliards de personnes non encore connectées de se joindre au réseau.
« Tout partager », c’est permettre de partager des contenus de plus en plus riches et immersifs, depuis la photo jusqu’à la vidéo et la captation 360°. « Avec n’importe qui » décrit la possibilité de partager différentes choses avec différents cercles – depuis sa famille et ses amis jusqu’à ses fans et relations plus éloignées – par l’entremise des différentes applications du groupe (Messenger, Instagram, WhatsApp, etc.).
Cette mission s’inscrit dans une feuille de route sur dix 10 ans qui passe par l’élargissement de l’écosystème de Facebook et de ses différents produits (dont la recherche et la vidéo) ainsi que par des technologies comme l’accès Internet pour tous, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle ou augmentée.
En matière d’intelligence artificielle (IA) : modules source ouverte
Facebook multiplie les applications concrètes, depuis Moments qui permet de classer des photos et d’identifier des personnes, jusqu’à son traducteur qui comprend le langage SMS, son flux d’actualité, son algorithme de classement et, plus récemment, son outil de description automatisée des photos pour malvoyants. L’entreprise a profité de la tenue de F8 pour annoncer sa décision de mettre en source ouverte certains de ses modules d’IA – matériel et logiciel –, notamment ceux issus de son laboratoire FAIR.
Deborah Liu, directrice de la gestion de produit, a rappelé ensuite les nombreux atouts de la plateforme Facebook : 1,6 milliard d’utilisateurs, 9,5 milliards de dollars reversés aux développeurs (dont 70 % sont installés à l’extérieur des États-Unis), plus de 90 langues prises en charge. Pour continuer à séduire les utilisateurs, de nouveaux outils logiciels sont proposés, comme Account Kit, qui simplifie la procédure d’inscription en utilisant une adresse de courriel ou un numéro de téléphone, ou People Insights, qui permet de mieux connaître le public de son application sur la base de renseignements démographiques (anonymes).
Les éditeurs de sites Web ne sont pas en reste pour autant, grâce au nouveau bouton Enregistrer sur Facebook qui permet de mettre du contenu de côté ou le «plugiciel (plugin) de citation permettant de partager un extrait d’article en un clic. Enfin, le service des articles instantanés est maintenant accessible à quiconque possède une page Facebook ; ce service permet la lecture directe des contenus dans l’application Facebook sans passer par un navigateur et sans sortir du réseau social.
Messenger ouvre la porte aux bots, "intelligents" ou non
Autre front auquel s’attaque Facebook : la messagerie instantanée. Messenger, l’application développée à l’interne, compte à présent 900 millions d’utilisateurs actifs, contre plus d’un milliard pour WhatsApp, application achetée en 2014. Aujourd’hui, plus de 60 milliards de messages sont échangés quotidiennement à l’aide de ces deux applications ; c’est trois fois le nombre maximal atteint par le service SMS.