Code F

À une époque où chaque questionnement se transforme en un véritable débat de société sur les réseaux sociaux, il est parfois difficile de tirer quelque chose de concret dans le brouhaha des différentes conversations. Puisque tout le monde peut donner son avis sur tous les sujets via Internet, on peut se demander : que reste-t-il à dire sur nos préoccupations de tous les jours?

C’est là que les filles de Code F entrent en scène. Maripier Morin, Virginie Fortin, Mariana Mazza, Marina Bastarache et Catherine Éthier (en plus des nouveaux visages qui s’ajouteront pour la prochaine saison) se dévoilent en toute franchise, sans prétention ni fausse pudeur. Le but? Ouvrir la porte sur des sujets parfois délicats et susciter les conversations chez les téléspectateurs.


Catherine Éthier

Un peu de folie et beaucoup de doigté

Présenter une émission jeunesse qui aborde des tabous, animée par des personnalités qui ne sont pas des pédagogues ou des spécialistes du sujet traité, est un exercice de haute voltige. Il faut savoir doser les opinions, l’humour et les anecdotes sans heurter les sensibilités ni devenir moralisateur. Il faut arriver à pousser les limites, sans toutefois les dépasser.

À la chaine jeunesse VRAK, on voulait s’adresser à la génération Y, aux jeunes adultes, dans un autre format que la fiction ou la variété. On s’est donc inspiré de l’émission Girl Code, présentée sur MTV, pour développer un projet où l’humour aurait une grande place.

Le producteur Jeffrey Wraight parle avec beaucoup d’enthousiasme de son équipe et de la genèse de l’émission Code F : « Il y avait un “facteur cool” associé au format et au ton de l’émission de MTV, mais on savait qu’il fallait l’adapter à la culture québécoise. Aussi, leur public cible était 18 ans et plus, mais nous, c’était les 13 à 18 ans. Il fallait aborder les choses différemment. On s’est donc entouré de réalisateurs intelligents, débrouillards et cool (comme Frédéric Fournier, Maude Sabbagh, Stéphane Aubry et Marisol Aubé) qui pouvaient comprendre ce qu’on essayait de faire : faire rire et réfléchir en même temps. Tous les membres de l’équipe sont des personnes vives et allumées; c’est la clé du succès de ce projet. »

Dès le début, l’équipe de Code F , produite au Québec par Zone 3, a surpassé ce qui était proposé dans la version originale anglaise, produite par Viacom. Ainsi, alors que Girl Code présentait entre 10 et 14 épisodes par saison, Code F a offert, une cinquantaine épisodes dès sa première année. Autant de contenu, produit si rapidement, aurait pu mener à un essoufflement ou à des redites, mais l’équipe a constamment de nouvelles choses à dire, en abordant les thèmes sous des angles toujours nouveaux. Jeffrey Wraight affirme sans hésiter que, pour le type de sujets, pour le ton et pour les délais serrés, « c’est un gros défi, un grand risque, mais on arrive à rester créatifs et originaux. On arrive à quelque chose qui se démarque, avec moins de ressources. On est très fier du résultat. »


Virginie Fortin et la réalisatrice Maude Sabbagh en tournage

Un succès immédiat

Code F a réussi à rejoindre un public très large, comme le souligne le producteur : « On parle à une fille de 13 ans, mais on n’oublie pas qu’il va y avoir des parents qui vont l’écouter aussi. On souhaite que les plus vieux soient divertis autant que les plus jeunes, parce que ça permet de regarder l’émission en famille et d’en discuter. Et on sait que ça fonctionne, puisque tous les groupes d’âge viennent nous parler de l’émission. On a donc réussi à frapper notre cible, tout en parlant à tout le monde. » Avec la réponse du public, l’équipe a rapidement compris que Code F comblait un certain manque. Les témoignages démontrent que les gens sont heureux de regarder une émission où on aborde des thématiques dont on entend peu parler dans les médias. « On parle de la réalité et les jeunes peuvent s’identifier. Ce sont des sujets qui peuvent déranger, même choquer dans certains cas, mais c’est toujours fait avec humour. Par exemple, on peut avoir un épisode où les trois sujets seront : le sexe oral, Céline Dion, puis l’étiquette de péter en public » lance Jeffrey Wraight en riant. Cette approche directe et spontanée a créé de vives réactions dès les premiers épisodes, mais les critiques ont cessé très rapidement. En effet, les adeptes de l’émission ont si bien défendu les sujets abordés, que le succès de Code F n’en a été que plus grand. L’objectif de susciter la discussion était donc atteint, dès le début!


Marina Bastarache, Mariana Mazza et Maripier Morin

La voix des femmes… et de la nouvelle génération

Le contenu de l’émission n’explique que la moitié de son succès. Pour Jeffrey, c’est la distribution et le talent des filles qui fait en sorte que ça fonctionne: « Ce sont des filles incroyables, qui sont prêtes à s’exposer, à se rendre vulnérable, et à donner leur opinion. Je suis un grand “fan” des femmes autour de moi et c’est important de leur donner une voix pour briser des tabous. L’émission présente des femmes fortes, chacune à leur façon, auxquelles ont peut s’identifier. J’aime qu’on puisse présenter une diversité culturelle, corporelle et surtout d’opinions. On est conscient des enjeux auxquels les filles et les femmes font encore face, donc on touche à tout ce qui se passe, sans devenir moralisateur. C’est très valorisant. »

L’histoire de Code F ne fait que commencer. Plusieurs idées mijotent actuellement pour pousser le concept encore plus loin. D’ailleurs, l’équipe travaille actuellement la version masculine de l’émission. Alors que Code F encourage les filles à parler de sujets qu’elles abordent rarement en public, Code G fera la même chose pour les garçons. L’objectif restera de toucher à une grande variété de points de vue sur un même sujet. Ainsi, l’équipe de production aura eu, encore une fois, l’audace de bousculer les conventions en faisant parler la nouvelle génération.

Derrière les blagues et le ton léger, Code F arrive à remplir une mission toute particulière : l’émission est un appel à l’ouverture, à l’écoute et à l’échange sans jugement et sans crainte… puisque tout le monde a une voix et une opinion qu’il faut respecter.

Joignez-vous à la communauté de Code F sur Facebook et sur Twitter en utilisant #codef. Les épisodes sont diffusés à VRAK, le lundi 21 h, mardi 19 h 30, mercredi 17 h 30, vendredi 18 h et dimanche 18 h 30.