Comment figurer parmi les créateurs les mieux rémunérés sur Patreon ?

Le financement participatif par abonnement peut s’avérer très payant. C’est le cas pour la troupe canadienne derrière LoadingReadyRun, qui figure parmi les créateurs les mieux rémunérés sur la plateforme Patreon.

  • Titre du projet : LoadingReadyRun
  • Type de production/projet : vidéos, baladodiffusions, diffusions en ligne
  • Période de financement : depuis décembre 2014
  • Montant recueilli par mois : 12 307 $US
  • Nombre de contributeurs : 2 075
  • Contribution moyenne : 6 $US

LoadingReadyRun est une troupe de créateurs de Victoria, en Colombie-Britannique, qui sévit sur Internet depuis 2003. Initialement connu pour ses sketchs, le groupe s’est depuis diversifié et produit aujourd’hui aussi des courts métrages, des balados et des diffusions en direct sur Internet, sur des plateformes comme YouTube et Twitch.tv.

« Au fil des ans, nous avons évolué pour devenir une maison de production vidéo à part entière », résume Graham Stark, le cocréateur de LoadingReadyRun. L’équipe de sept personnes, avec l’aide de collaborateurs externes, produit une grande quantité d’émissions de longueurs variées, comme Monthly Mail TimeFeed DumpCrapshots et Loading Time. Les thèmes abordés gravitent habituellement autour de l’humour et du jeu vidéo.

De Kickstarter à Patreon

Les membres de LoadingReadyRun sont des habitués du sociofinancement. Avant de lancer un profil sur la plateforme de financement participatif par abonnement Patreon, la troupe avait notamment lancé une campagne sur Kickstarter en 2013 lui ayant permis de lever plus de 180 000 $ pour financer sa onzième année de sketchs comiques sur Internet.

« À ce stade-là, nous nous étions tellement diversifiés que nous voulions en finir avec la comédie à sketchs », se rappelle Stark.

L’année suivante, la plateforme Patreon a commencé à gagner en popularité et LoadingReadyRun est arrivé à la conclusion que le sociofinancement par abonnement proposé sur Patreon convenait mieux à ses besoins.

Dans le cas de LoadingReadyRun, qui produit du contenu toutes les semaines, ceux qui le souhaitent peuvent donner un montant mensuel fixe. Plus de 2 000 personnes ont choisi cette option, ce qui assure à LoadingReadyRun un revenu mensuel de 12 282 $US.

La troupe doit produire du contenu en continu pour toucher ce revenu, mais Graham Stark estime que même un créateur qui ne produit pas autant peut profiter d’une présence sur Patreon. « Si vous êtes un créateur moins assidu, vous pouvez aussi, du moins sur Patreon, faire payer les gens par élément de contenu. Il existe de nombreuses façons de personnaliser le financement participatif en fonction de ce que vous offrez », précise Stark.

En effet, la plateforme offre deux modèles de financement : les adeptes peuvent donner un montant fixe chaque mois ou payer pour accéder à des projets individuels. Cependant, Patreon recommande d’opter pour le financement par projet seulement si le volume de création est de moins de quatre contenus par mois.

Une stratégie minimaliste

Sur Patreon, les adeptes déboursent en moyenne 12 $ par mois. Comment est-ce que LoadingReadyRun réussit à faire 10 000 % mieux ? Sa stratégie est étonnamment minimaliste. La troupe met l’accent sur la création récurrente de contenus variés et originaux plutôt que sur la distribution de récompenses.

En fait, LoadingReadyRun n’offre qu’une seule récompense à ses mécènes : une carte de remerciements unique est envoyée à ceux qui déboursent plus de 10 $US par mois. « Nous voulons que les gens nous soutiennent parce qu’ils choisissent de nous soutenir. Nous voulons éviter qu’ils nous soutiennent simplement pour obtenir une récompense », explique le cocréateur de LoadingReadyRun.

De plus, la troupe n’offre aucun contenu exclusif à ceux qui la finance : tout ce que la troupe produit est accessible gratuitement sur le Web.

Comment la troupe LoadingReadyRun a-t-elle réussi à amasser une telle somme malgré aussi peu d’interactions sur Patreon? « Nous avons créé une communauté d’adeptes vraiment positive au fil des ans, avance Stark. Nous leur avons expliqué que nous voulions être redevables envers eux plutôt qu’envers des partenaires commerciaux. »

LoadingReadyRun a d’ailleurs recruté bon nombre de ses abonnés dès les premiers moments de sa campagne. Par la suite, la troupe a enregistré une croissance stable, mais plus modérée.

Toujours selon Stark, il n’est toutefois pas nécessaire de compter un bassin d’adeptes en place avant de lancer une campagne sur Patreon : « Il n’y a rien de mal à commencer au rez-de-chaussée. Il est possible ou même probable que ça ne lève pas beaucoup d’entrée de jeu, alors préparez-vous à cette éventualité. Bien entendu, pouvoir déjà compter sur des fans est utile, mais ce n’est d’aucune façon un préalable. »

Une campagne sur Patreon n’exclut pas d’autres types de campagne

Voici un détail qui intéressera ceux qui ne savent pas quel type de financement adopter : Graham Stark estime que le financement participatif par abonnement et le financement participatif par récompenses (comme Kickstarter et Indiegogo) ne sont pas mutuellement exclusifs.

« Lorsque nous avons lancé notre campagne sur Patreon, nous avons pris le soin de préciser qu’elle concernait nos projets en cours et que d’autres possibilités concernant des projets différents pourraient se présenter, se rappelle-t-il. Si vous communiquez en termes clairs, par exemple “la campagne sur Patreon vise ces projets en cours, tandis que la campagne sur Kickstarter concerne ce projet précis”, je ne pense pas que cela posera problème aux gens. »