FundingNomad : le financement participatif en capital pour les projets de divertissements

Le financement participatif en capital peut être perçu comme une méthode coûteuse et fastidieuse de financer un projet culturel. FundingNomad, le premier portail de financement participatif en capital de projets de divertissement au Canada, veut changer cette perception en simplifiant le processus et en facilitant le travail pour des réalisateurs souhaitant tirer profit d’un nouveau bassin d’investisseurs.

Qu’ils cherchent à produire un film, à monter une pièce de théâtre ou à financer une série Web, les investisseurs canadiens ont désormais accès à une plateforme de financement participatif pour leurs projets de divertissement, gracieuseté de FundingNomad, une société de Toronto.

Contrairement aux offres traditionnelles d’Indiegogo et de Kickstarter, les donateurs n’auront pas droit à un t-shirt gratuit ou à un prix quelconque. Ils auront plutôt droit à une part du capital et à la promesse d’une participation aux profits pouvant être dégagés par la production.

« Nous savions que cette formule était celle de l’avenir… Les investisseurs veulent obtenir une part du gâteau. Ils veulent participer aux profits et aux avantages de l’aventure », explique Brad Kerr, PDG de FundingNomad.

Première plateforme de financement participatif en capital pour projets de divertissement au Canada

FundingNomad compte de nombreuses années d’expérience à faciliter l’obtention de financement pour des projets de divertissement, habituellement en passant par un négociant qui, lui, a accès à des groupes d’investisseurs privés.

 Alors que la société compte le gros de son expérience dans les arts de la scène, cette initiative de financement participatif lui permet maintenant d’offrir ses services dans le cadre de toutes sortes de projets de divertissement, incluant des médias interactifs, des projets musicaux et des productions télévisuelles.

« La façon de faire traditionnelle peut se révéler lente, laborieuse et frustrante. Le modèle de financement participatif élimine tous les obstacles et vous permet de présenter votre offre à tout le monde sur Internet », dit Kerr.

Pour la première fois, des investisseurs sans accréditation et de petits investisseurs (c’est-à-dire des membres du grand public) n’ont qu’à ouvrir une session sur FundingNomad.com et à choisir à partir d’une liste de projets de divertissement. Dans la plupart des provinces, ils peuvent investir un montant de jusqu’à 10 000 $ (aucune limite ne s’applique en Colombie-Britannique ou à Terre-Neuve-et-Labrador).

Nouveau bassin d’investisseurs

Avant même de procéder à son investissement, l’investisseur peut connaître le montant que le réalisateur cherche à recueillir et avoir une idée du « retour sur investissement » qui est attendu. FundingNomad affirme qu’il soumet les réalisateurs à un processus de sélection exhaustif : une équipe d’évaluateurs passent en revue les activités commerciales, les finances et le plan de distribution de l’investisseur et examinent ses actionnaires, s’il y a lieu. De plus, cette équipe procède à des vérifications d’antécédents (souvent exigées par les autorités en valeurs mobilières).

« Notre équipe d’évaluateurs utilise cette information pour établir s’il y a un “appétit” parmi nos investisseurs et si le projet livrera un retour sur investissement suffisant pour intéresser des investisseurs », ajoute Kerr.

C’est un concept relativement nouveau au Canada : les règles provinciales permettant aux petits investisseurs de prendre part à des initiatives de financement participatif en capital en ligne ont pris effet en 2015. Pour Kerr, c’est un système attrayant aux yeux de bien des personnes, surtout de plus jeunes investisseurs.

Priorité de remboursement et participation aux profits

FundingNomad affirme faire preuve de diligence à l’égard de toutes les compagnies avec lesquelles elle travaille et offrir des services de marketing et de relations avec les investisseurs aux instigateurs de tous les projets sélectionnés.

« Dans le cas d’autres services de financement participatif, il arrive souvent qu’une proposition n’obtienne aucun financement parce que le réalisateur est incapable d’atteindre un bassin suffisant d’investisseurs potentiels ou ne dispose pas du temps nécessaire pour réaliser un tel travail. À notre avis, ce n’est pas correct. Nous investissons donc des montants considérables dans des activités de marketing et de sollicitation pour le compte du réalisateur », explique Kerr.

FundingNomad précise que ces activités de marketing incluent le marketing par courriel, les relations publiques, l’événementiel et le marketing vidéo au nom des réalisateurs. Selon l’entreprise, les coûts de ces activités rapportent aux investisseurs à long terme.

« Disons que ça prend 12 ou 18 mois avant de commencer à dégager un profit. Tous les investisseurs de capitaux se font rembourser leur investissement initial. Ils sont la priorité numéro un, explique Kerr, en prenant soin d’ajouter que tout financement participatif en capital repose sur un système de redevances étant donné que l’entreprise œuvre exclusivement dans le divertissement. Selon lui, cela signifie que les investisseurs ne sont pas pris à payer la note si le projet dans lequel ils ont investi accumule des dettes ou connaît des difficultés financières.

« Vous perdrez votre investissement [initial] ou vous réaliserez un gain. Dans notre cas, si ça ne fonctionne pas, vous pouvez généralement vous attendre à au moins récupérer une partie de votre investissement initial. Vous ne vous exposez donc pas à des risques aussi élevés. »

Autrement dit, dans le pire des cas, vous perdrez votre investissement initial.

Utilisation du financement participatif en capital conjointement avec Kickstarter et Indiegogo

Lorsqu’interrogée à propos de Kickstarter et d’Indiegogo, FundingNomad insiste pour dire qu’elle ne cherche pas à remplacer les sites de financement participatif qui récompensent les donateurs. Au contraire, le PDG Brad Kerr recommande que les réalisateurs canadiens aient recours aux deux formes de financement participatif pour en tirer le meilleur parti possible.

FundingNomad se concentre sur le financement participatif de projets de divertissement de moyenne ou de grande envergure (habituellement d’une valeur de plus de 200 000 $, sauf exception). Comme bien des réalisateurs canadiens le savent, créer une bande-annonce ou une preuve de concept représente souvent la première étape pour réaliser un film, une émission télévisée, un spectacle sur scène, etc. Kerr suggère aux réalisateurs d’avoir recours à Kickstarter ou à Indiegogo pour financer ces bandes-annonces, puis de se tourner vers FundingNomad pour financer les étapes suivantes.

À la recherche de productions canadiennes

Dans l’immédiat, toutes les productions cherchant à se faire financer sur FundingNomad sont celles de réalisateurs américains. La société explique cela par le fait que les États-Unis représentent un plus grand marché où l’offre de divertissement est beaucoup plus importante. Elle affirme être actuellement en négociation avec plusieurs réalisateurs canadiens pour ajouter leurs projets à la liste sous peu.

Par ailleurs, seuls les investisseurs canadiens peuvent utiliser les services de FundingNomad jusqu’à nouvel ordre en raison de la façon dont l’entreprise est structurée. Elle compte étendre ses services aux investisseurs internationaux sous peu, ce qui aurait pour effet d’accroître la visibilité des productions canadiennes.

Kerr explique qu’investir dans des projets de divertissement est une aventure unique en son genre, car il arrive souvent que les investisseurs en viennent à s’intéresser vivement aux projets dont ils contribuent au financement.

« Lorsqu’il est question de projets de divertissement, ça devient enthousiasmant. Vous démontrez aux investisseurs et au grand public que vous avez investi dans un film qui est aujourd’hui projeté au grand écran ou dans un spectacle qui est maintenant présenté devant auditoire! Ça attire les gens. »

Les règles en matière de financement participatif en capital varient d’une province canadienne à l’autre. Pour connaître le détail des lois en place dans votre province, lisez notre article ici.


Patrick Faller
Patrick est un écrivain et producteur créatif ayant une passion pour les industries canadiennes des médias, de la technologie et de la culture. Il compte de nombreuses années d’expérience comme journaliste télé, rédacteur de contenu professionnel et consultant artistique. Il est un adepte de conception numérique, de cinématographie, de jeux vidéo et d’entrevues menées auprès des créateurs multimédias qui contribuent à rendre le monde un lieu plus magique. Il habite Charlottetown, sur l’Île-du-Prince-Édouard, avec son copain et une ménagerie d’animaux, mais vous pouvez facilement le rejoindre via les médias sociaux.
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