Série Nouveaux joueurs: Hulu conclue une première vente télé
En juillet 2012, l'entreprise américaine Hulu a annoncé une première vente de contenu original à une chaîne télé. Jusqu'ici principalement connu pour son service de rattrapage télé, Hulu dédie depuis les derniers mois de plus en plus de moyens à la production de programmation originale. Cette initiative porte déjà ses fruits; les droits de diffusion de l'émission de critique cinématographique déjantée «Spoilers with Kevin Smith» ont été acquis par la chaîne spécialisée Space, propriété de Bell Media et ce, avant même la présentation du premier épisode sur Hulu. Plus tôt cette année, Hulu a conclu un accord avec FremantleMedia Enterprises pour la vente de ses contenus sur les marchés étrangers. En plus de la série politico-humoristique Battleground, lancée en février, une dizaine de créations originales ont été annoncées pour l'année à venir.
Pourquoi est-ce important? Cette transformation de simple «rediffuseur» à producteur de contenu permet à des entreprises comme Hulu de diversifier leurs sources de revenus et ainsi d’atténuer leur dépendance envers les producteurs et diffuseurs télé. Ceci est particulièrement significatif sachant que Hulu a initialement été créé par un consortium qui cherchait à mettre en place une deuxième fenêtre de rattrapage en ligne pour ses contenus télévisuels. On peut par ailleurs imaginer aisément les bénéfices que les grands réseaux pourraient avoir de produire pour une première fenêtre sur le Web : le risque financier et d’équité de marque est moins élevé, permettant non seulement de « tester » de nouvelles approches narratives ou de nouveaux auteurs, mais également de mieux rentabiliser ces contenus via notamment les ventes à l’international, comme c’est le cas avec Spoilers. Déjà, il y a quelque temps, Netflix, avait annoncé une vente de sa série originale Lilyhammer à BBC Four.
Pour le Canada : c’est encore une preuve que l’offre sur le marché de l’acquisition des contenus est en voie d’augmenter. Il reste à découvrir si le prix de ces contenus initialement produits pour des plateformes en ligne est plus bas; facilitant ainsi l’acquisition par des télédiffuseurs canadiens de contenus étrangers vs. la production de contenus canadiens originaux.