Potluck Ladies: l’attrait universel d’une histoire racontée « de l’intérieur »
C’est l’histoire de quelques immigrées sud-asiatiques de première génération installées en banlieue de Toronto avec leurs enfants, tandis que leurs époux, incapables de trouver au Canada un emploi correspondant à leurs qualifications, travaillent à l’étranger. Pour lutter contre la solitude et créer des liens, ces femmes se rencontrent régulièrement autour de « potlucks », créant ainsi des relations solides, alors que la façade autour de leur vie en apparence parfaite commence à s’effriter. Imaginez maintenant que cette histoire soit racontée sans clichés, avec subtilité, humour et tendresse, et du point de vue authentique d’une immigrante sud-asiatique. C’est ce que vous propose Potluck Ladies, série dramatique en quatre épisodes de 30 minutes produite, réalisée et créée par Shazia Javed, actuellement disponible sur les plateformes Hollywood Suite et Yes TV.
Gaëlle Essoo, rédactrice en chef de Futur et Médias, a eu une conversation inspirante avec la réalisatrice ainsi qu'avec l’actrice principale de la série, Natasha Krishnan, sur l’importance de raconter des histoires diverses, authentiques et nuancées. Elles ont également discuté de l’incidence des nouvelles politiques favorisant la diversité et l’inclusion à l'écran ainsi que des femmes sud-asiatiques dans l’univers du cinéma et de la télévision, alors que leur série s’est récemment mérité le prix Independent Pilot – catégorie drame au festival SeriesFest 2024.


Q: Tout d’abord, Shazia et Natasha, félicitations à vous deux pour le grand prix remporté au Seriesfest grâce à Potluck Ladies ! Qu’est-ce que ce prix représente à vos yeux ?
Shazia Javed: Pour nous, c’est la reconnaissance et la validation. Ça signifie que les histoires authentiques sont divertissantes et universelles. Mais la meilleure récompense, je crois que ça a été de regarder la série lors du festival au milieu d’un auditoire super diversifié, avec des gens d’origines ethniques et de cultures variées, et de les voir si bien réagir aux blagues ou à la narration. Pour moi, c’est venu confirmer que si une histoire est bien racontée elle va rejoindre des publics plus larges et divers, elle va aller au-delà des frontières et des ethnies.
En tant que créatrices et créateurs racisé·es, on se fait souvent dire que nos histoires ne rejoindront pas un « vaste auditoire ». Je suis convaincue que certains se servent de ce mythe pour protéger leur chasse-gardée. En vérité, nos histoires ont des auditoires internationaux tout comme ils ont des auditoires canadiens. Les gens s’intéressent aux autres et veulent les comprendre, et ainsi voir se refléter leur propre humanité.
Potluck Ladies est aussi la preuve que lorsque des entreprises appartenant à des personnes racisées bénéficient d’un soutien direct elles peuvent accomplir de grandes choses. D’ailleurs, soulignons le travail des diffuseurs Hollywood Suit et Yes TV qui sont passés des paroles aux actes en commandant cette histoire tout en nous offrant la latitude de rester fidèles à notre voix.
Natasha Krishnan : Oui, c’est vrai que c’était extraordinaire de voir notre histoire, qui montre le point de vue d’une femme d’origine sud-asiatique, toucher un auditoire à prédominance non sud-asiatique dans le cadre de ce festival de séries à Denver. Ça rejoignait les problématiques présentées dans l’émission ! C’est une histoire universelle en fait, et des gens de tous les âges et de tous les milieux peuvent en tirer quelque chose. Après tout, ça tombe sous le sens, puisque les « potlucks » (repas-partage) sont universels. On se reconnaît dans le fait de regarder ces femmes se rassembler, passer du temps ensemble, partager de délicieux repas…
Les gens surmontent des épreuves, vivent des divorces, composent avec des traumatismes associés au dénigrement de l’apparence ou avec les troubles de santé mentale. L’émission traite de beaucoup de ces problèmes, mais d’une manière si astucieuse, c’est incroyable. Il y a tellement de personnes qui sont venues me voir au SeriesFest, des personnes qui n’étaient pas d’origine sud-asiatique, et qui m’ont dit qu’elles s’identifiaient à mon personnage ou à un autre personnage de l’émission. C’était vraiment beau à voir.

Q : Potluck Ladies montre un pan de la réalité de certaines communautés d’immigrants ici, au Canada, qui n’est pas tellement connu du public : le quotidien des femmes et des enfants qui vivent ici tandis que les époux/pères travaillent à l’étranger. Pourquoi était-il important pour vous de raconter cette histoire-là ?
Shazia Javed : Je ressens le besoin pressant de raconter des histoires de personnes immigrantes de première génération d’origine sud-asiatique, parce que j’en suis une. Et, jusqu’à maintenant, toutes les histoires à propos des immigrants sud-asiatiques de première génération que j’avais vues étaient racontées du point de vue de quelqu’un d’autre. En général, on voit une mère surprotectrice obsédée par la vie de son enfant et qui a de grandes ambitions pour lui ou elle. Vous savez, ces parents qui veulent que leur enfant devienne médecin ou ingénieure, mais nous n'entendons jamais parler de ce que la mère veut pour elle-même.
Qui était cette personne lorsqu’elle est arrivée dans ce pays ? Quels étaient ses rêves ? Quelles sont ses aspirations ? Quels sont ses défis ? Quelles sont ses joies ? Qu’est-ce qui la rend heureuse ? Qu’est-ce qui la rend triste ? C’est presque comme si, en tant que société, nous avions accepté que les immigrants et immigrantes de première génération étaient ici pour faire de grands sacrifices pour les générations suivantes, vous savez ? Nous nous contentons de baisser la tête et de faire n’importe quel travail, et même d’être sous-employé. Peu importe ce qui nous arrive à nous, tant que nous créons une meilleure vie, un meilleur avenir pour nos enfants.
Mais moi je dis non, je suis ici. Nous sommes ici. Nous avons nos propres compétences, notre potentiel. Et je suis là pour moi. Je veux des occasions pour moi-même.
L’autre chose qui était vraiment importante à mes yeux était d’explorer les thèmes de l’amitié et de la solidarité féminine. Lorsque vous laissez toute votre famille, vos amis et votre réseau derrière, vous devez bâtir des relations qui vous aident à surmonter les difficultés. J’ai eu l’impression que le cadre particulier du « Wives Condo » offrait un terrain vraiment propice à l’exploration de ces thèmes. Et ça me permettait aussi d’inclure des sous-entendus autour de la honte du corps, des tabous culturels et des stigmates à l’intérieur de la communauté.
J’avais également le désir de parler des personnes éduquées qui, en arrivant ici, ne trouvent pas d’emploi correspondant à leurs qualifications, ce qui a pour conséquence de fragmenter les familles. Les femmes sont laissées pour compte. Alors comment font-elles pour s’en sortir ? Je me suis inspirée de ces éléments réels pour créer des histoires fictives autour de femmes que j’ai connues.

Q: Natasha, en comparaison avec vos précédentes expériences d’actrice, en quoi jouer Sumaira a-t-il été différent ?
Natasha Krishnan : J’ai eu beaucoup de chance que ce rôle apparaisse sur mon chemin, et je crois qu’il s’est présenté à moi pour une très bonne raison. Les thèmes abordés dans la série sont très représentatifs de ce que je connais. On veut montrer l’expérience de personnes immigrantes au Canada, et j’en suis moi-même une. Pour moi, faire partie de cette histoire est vital, et c’est encore plus important parce que l’histoire est racontée du point de vue d’une femme. Je viens d’une famille monoparentale, alors les sujets abordés dans la série, comme les tabous autour du divorce, m’ont beaucoup touchée.
D’habitude, les histoires sur les Sud-Asiatiques sont très stéréotypées et la représentation est toujours centrée sur les mariages arrangés ou sur la façon dont les enfants doivent s’assurer de satisfaire leurs parents pour trouver un ou une partenaire… ou pour faire semblant d’être en couple. J’ai trouvé la série très rafraîchissante, car nos histoires ne se limitent pas aux clichés habituels. J’ai rencontré tellement de personnes immigrantes qui luttent pour trouver un emploi correspondant à leurs qualifications.
Aussi, nous sortons tout juste d’une pandémie où nous étions tous isolés; le monde entier s’était arrêté. Et voilà que cette histoire parle de l’importance de la communauté, de l’amitié et de la solidarité entre femmes. Mon personnage, Sumaira, lutte pour sa santé mentale et a des crises de panique à cause des expériences qu’elle a vécues. Mais peu à peu, elle parvient à voir la communauté et à ressentir l’amitié dans ces femmes, à s’ouvrir et à se rapprocher d’elles.

Q: Ce qui est vraiment fascinant, c’est qu’on perçoit d’abord Sumaira comme une carriériste qui se considère peut-être comme « au-dessus » des autres femmes, d’une certaine manière. Elle semble convaincue qu’elle n’a pas autant besoin que les autres de ces « repas-partage ». Et puis, elle se rend compte que cet esprit de communauté et ce sentiment d’appartenance sont en fait au cœur de ce dont elle a désespérément besoin !
Natasha Krishnan : Je pense que Shazia a fait un travail remarquable en mettant en lumière ces sujets d’une manière aussi subtile, ce qui a permis d’entamer des conversations. À mon avis, c’est génial; ce n’est pas tous les jours qu’on voit un personnage comme Sumaira, qui vient d’un milieu très conservateur, mais qui est dépeinte comme une femme forte, affirmée, motivée, ambitieuse et qui est pleinement soutenue par son mari. Je pense qu’il est très important de raconter ce genre d’histoires, car nous sommes le produit d’une culture patriarcale. Il est essentiel d’insister sur l’importance d’avoir des maris qui soutiennent votre carrière et qui vous permettent de vivre votre vie comme vous l’entendez sans sentir le besoin de vous cacher.
Shazia a vécu si longtemps avec ces personnages, elle a passé tellement de temps avec eux. Je voulais vraiment rendre justice à sa vision.
Q: C’est encourageant de voir de plus en plus d’histoires qui mettent en avant la diversité à l’écran, mais la représentation derrière la caméra compte aussi. J’aimerais connaître votre point de vue sur le fait d’avoir pu miser sur une équipe vraiment représentative des personnages qui étaient montrés à l’écran.
Shazia Javed : Je suis extrêmement fière de l’équipe que j’ai assemblée sur ce plateau. Et je pense que cela n’a été possible que parce que j’ai agi en tant que productrice. C’est le travail le plus difficile qui soit. Je réalise, j’écris, je dirige une émission, mais produire peut être très stressant, surtout si vous ne disposez pas d’une richesse générationnelle sur laquelle vous appuyer. C’était important pour moi de produire l’émission pour cette raison : je ne voulais pas jouer un rôle purement symbolique de personne sud-asiatique dans ma propre série. Je voulais constituer une équipe d’individus que je savais capables de soutenir notre vision et qui apporteraient leur authenticité, à la fois au sein du groupe et à l’histoire.
Par exemple, je n’avais pas à me préoccuper de savoir si le maquillage respecterait les tons de peau ou si le costumier ferait un travail adéquat. Vous savez, les costumes jouent un rôle important dans l’histoire, vous avez vu comment les femmes sont vêtues lorsqu’elles se réunissent pour des repas et ce qu’elles portent quand elles sont chez elles. Il était donc très important pour moi de compter sur quelqu’un qui comprenait d’entrée de jeu le rôle des vêtements en fonction du contexte.
Je suis fière d’avoir pu ouvrir des portes pour d’autres personnes racisées qui ont leurs propres expériences, qui sont passionnées et qui sont prêtes à passer à l’avant-scène. Je pense que cette authenticité se ressent dans la série. Le public est intelligent. Il sait faire la différence entre une situation où l’on a essayé de forcer les choses et une autre où tout s’emboîtait naturellement, sans faux-semblant. Il y a aussi cette question de: qui devrait raconter mes histoires? Qui peut ensuite en profiter pour bâtir sa carrière ?

Q : Shazia, vous avez intégré de nombreuses nuances et sous-thèmes dans le scénario. Ça aide à saisir la complexité et la diversité au sein de la communauté sud-asiatique au Canada et à découvrir la grande variété de défis et de situations auxquels elle est confrontée. Pourtant, le ton de la série est léger et on ne sent pas de grande ambition de résoudre tous les problèmes. Est-ce que ces intentions spécifiques étaient présentes dès le départ ? Pouvez-vous nous dire si vous avez choisi un processus d’écriture particulier ?
Shazia Javed: Je voulais raconter une histoire divertissante. Je pense qu’un message sera toujours mieux véhiculé si les gens sont divertis. Ils percevront l’humanité dans les histoires. J’ai grandi en Inde, j’y ai passé la moitié de ma vie, et j’ai constaté une si grande diversité et une telle richesse parmi les femmes d’Asie du Sud. Lorsque je suis arrivée ici, je me suis fait de nombreux amis pakistanais, bangladais et sri-lankais, tous originaires d'Asie du Sud ! Les gens ont noué des amitiés « transfrontalières », qui n’ont été rendues possibles que parce que nous étions au Canada ! Dans quel monde une Indienne et une Pakistanaise seraient-elles amies et prendraient des repas ensemble ? Ce n’est possible dans aucun autre environnement, parce que ces groupes sont censés être des ennemis politiques.
C’est la même histoire pour les amitiés interconfessionnelles, en particulier dans le contexte actuel, caractérisé par la haine politique et où les personnes de différentes confessions sont constamment montées les unes contre les autres. Et que se passe-t-il si ces gens appartiennent à la minorité religieuse dans leur pays d’origine ? Lorsqu’ils arrivent ici, ils se rencontrent et le fait d’avoir été ostracisés à cause de la religion dans leur pays peut devenir la base sur laquelle ils tissent des liens. Ensuite, ils se soutiennent mutuellement. C’est une façon de se débarrasser des stéréotypes et de la haine qui a pu être inculquée.
Je savais dès le départ que je voulais aborder ces thèmes. Ce ne sont pas des idées que j’ai ajoutées après coup. Je suis tellement privilégiée d’avoir eu l’autorité de pouvoir enfin dire oui, je peux aborder tous ces thèmes. Et je me suis complètement libérée. Je me souviens d’avoir demandé à notre groupe de scénaristes : « À qui racontons-nous notre histoire ? Allons-nous la modifier pour que le public non sud-asiatique ou blanc puisse mieux la comprendre ? » Et je me souviens d’avoir dit très clairement: « Non. »
Nous n’allons rien atténuer, nous n’allons pas nous faire tout petits, nous n’allons pas surexpliquer. Nous allons simplement raconter notre histoire.

Q : Et les personnages principaux sont tous construits de manière subtile et empreints d’une belle humanité…
Shazia Javed : Je voulais me libérer de cette notion de femmes fortes/femmes faibles. Je voulais briser les stéréotypes des femmes sud-asiatiques étiquetées comme faibles et soumises OU fortes. Nous avons toutes nos forces et nos faiblesses. Sumaira a ses forces. Elle est plus extravertie et elle prend plus facilement la parole que les autres, mais elle a aussi ses faiblesses. Elle a des préjugés, elle a peut-être des choses à apprendre. Ruby est amicale et chaleureuse, elle est une excellente danseuse, mais elle est incapable de se rendre compte qu’elle est prise dans une relation toxique. Il y a quelque chose là-dedans qu’elle doit apprendre. De son côté, Azra est la grande sage. Elle peut conseiller toutes les femmes quant à ce qu’elles doivent faire de leur vie, mais elle s’accroche à la stabilité financière ou à la sécurité que lui offre son mari. Il y a le bon comme le mauvais, les joies et les tristesses. Ça m’a tellement libérée lorsque j’ai pris la décision de ne pas accorder d’importance à ce que les gens allaient penser.
Q: Au cours des dernières années, nous avons assisté à des avancées en termes de représentation authentique sur nos écrans, mais il y a encore du chemin à faire. Natasha, qu’est-ce qui s’en vient pour vous en tant qu’actrice ? Je suis certaine qu’on vous lance encore quantité de clichés, par exemple quand vous faites une audition. Après l’expérience vécue avec les Potluck Ladies, comment envisagez-vous votre avenir en tant qu’actrice ?
Natasha Krishnan : C’est assurément mon rôle le plus substantiel dans une série télé sud-asiatique. Je n’avais jamais rien fait qui ressemblait à ça avant. J’ai participé à un film sud-asiatique, mais il était produit et réalisé par des personnes qui n’étaient pas sud-asiatiques. Alors pour moi c’était important que cette série soit portée par une équipe sud-asiatique et que l’histoire soit authentique. Je souhaite sincèrement que cela crée plus d’occasions, parce qu’il est important qu’on raconte plus d’histoires de ce genre. Et la seule façon qu’il y en ait plus est que davantage de personnes comme nous prennent le devant de la scène et écrivent, pas vrai ? La plupart du temps, ce sont des personnes caucasiennes qui racontent nos histoires, d’un point de vue caucasien, et c’est pourquoi on voit ces représentations stéréotypées qui tournent autour des mariages arrangés. Ou encore nous sommes montrés comme étant trop intelligents, des geeks ou des informaticiennes, mais nous ne sommes jamais les personnages principaux. J’espère donc que nous aurons plus d’histoires racontées de manière authentique à l’avenir.

Q: Shazia, de votre point de vue de productrice, quels sont les plus grands défis qui restent à relever ? Et quels sont les projets qui vous attendent ?
Shazia Javed : Ça fait maintenant 20 ans que j’habite ici. Si on remonte seulement cinq ou six en arrière, les compagnies de diffusion nous disaient que nous devions nous associer avec des gens expérimentés. Et nous savons très bien ce que cela signifiait : renoncer à la propriété intellectuelle, au droit de regard éditorial, à la direction artistique… À l’époque, je n’aurais absolument pas pu mettre sur pied une équipe comme celle que j’ai assemblée pour Potluck Ladies. Alors je crois que j’ai réellement bénéficié des changements de politiques. Nous avons été financés en grande partie par le Programme destiné aux communautés racisées, programme pilote du FMC. Ce changement ne s’est pas produit du jour au lendemain. Je tiens à souligner le travail de ceux et celles qui ont pavé le chemin; beaucoup de personnes extraordinaires issues de communautés en quête d’équité ont travaillé pendant des années pour que ces changements deviennent réalité.
Nous travaillons actuellement au développement de quelques projets enthousiasmants. Entre autres, nous planchons sur une comédie dramatique à propos d’une mère de famille immigrante de première génération qui était joueuse de cricket avant d’avoir des enfants. Aujourd’hui, elle veut reprendre le cricket. Comment ça sera reçu par sa famille ? Nous élaborons également un suspense psychologique. Je veux continuer à explorer les genres divers. Je suis une conteuse et je peux rendre toutes sortes d’histoires intéressantes, pas seulement les histoires de famille. Je veux explorer, découvrir. Je travaille dans ce domaine parce que chaque projet me donne l’occasion de faire quelque chose de nouveau. C’est ça qui nous attend !