TENDANCES 2012: L’heure de la coopétition
(Voir l'introduction, À surveiller: survol des tendances 2012).
« Plus les consommateurs adoptent de nouvelles technologies, plus ils sont à l’aise à l’idée d’accéder au contenu désiré sur une pléthore d’écrans, et plus ils s’attendent à une expérience multiplateforme homogène. Les entreprises les mieux outillées pour répondre à ces attentes sont celles qui peuvent proposer à la fois la plateforme, le logiciel, le contenu et les mécanismes d’intégration aux réseaux sociaux. » - Emarketer, Novembre 2011
On attend aujourd’hui des entreprises qui oeuvrent dans la production et distribution média un niveau de flexibilité inouï. Le rythme effréné auquel se succèdent les percées technologiques, la fragmentation des audiences, des revenus et les attentes grandissantes d’un public boulimique et connecté ont sonné le glas de l’ancienne chaîne de valeurs, placé toute l’industrie dans une constante mouvance et forcé les entreprises à s’adapter. Au Canada, aux États-Unis et en Europe de l’ouest, plusieurs joueurs ont choisi l’intégration verticale comme mode de survie en ces temps incertains. Des empires médiatiques ont ainsi vu le jour: des méga-corporations qui réunissent câblodistributeurs, télédiffuseurs, stations de radio, journaux, services Internet et parfois même services d'opérateurs mobiles. Au Canada, l’arrivée de Netflix, les réactions passionnées qu’elle a engendré et le débarquement prochain de nouveaux joueurs OTT semble avoir pavé la voie à une prise de conscience collective : dans ce nouveau marché global des contenus, de plus en plus de joueurs partagent un même objectif – établir la relation la plus directe possible avec l’utilisateur. Parallèlement, de nombreux évènements de 2011 ont confirmé que les frontières sont de plus en plus floues entre les créateurs de contenu, les diffuseurs de contenu, les entreprises de service et les manufacturiers. Google a acheté Motorola, le nouveau Kindle de Amazon est en train de bouleverser le marché des tablettes, de persistantes rumeurs parlent des intentions de Facebook et d' Amazon de se lancer sur le marché mobile et d’Apple qui lancerait sa propre télévision. Cela sans parler de Samsung, Panasonic et autres Sony qui eux, se lancent dans la distribution de contenu via des « TV Connectées ». C’est comme si tout le monde jouait à la roulette et misait sur le plus grand nombre de cases possible – parce que vraiment, en ce moment, personne ne sait où s’arrêtera la bille.
L’avenir de la télévision: 4 scénarios
Tout ce qui précède soulève plusieurs questions : l’intégration verticale est-elle vraiment la meilleure stratégie à adopter en ces temps incertains? Combien d'intermédiaires au contenu les nouveaux modèles d’affaires en médias numériques peuvent-ils soutenir? Et où est la vraie compétition? (Au Canada, l’arrivée de Netflix a créé une remarquable solidarité entre les cablôdistributeurs concurrents...) Même si ces questions sont de plus en plus pressantes, aucune d’entre elles ne trouvera de réponse en 2012. Si la balance de pouvoir continuera de tanguer et la chaine de valeur de se redéfinir, l’heure de la collaboration trans-sectorielle, des modèles d’affaires hybrides et de la coopétition a clairement sonné. Ces approches semblent en effet les plus efficaces alors que les joueurs ont de moins en moins de temps et de ressources pour faire face aux changements rapides du marché et aux nouvelles courbes d’apprentissage et spécialisations internes que ces changements engendrent au sein même de leurs organisations.
La coopétition est un mélange des deux mots coopération et de compétition (concurrence). Il s'agit d'un mot-valise (comme modem, codec). La coopétition est la collaboration opportuniste entre différents acteurs économiques qui, par ailleurs, sont des compétiteurs. Il s’agit d’une mutualisation des compétences de deux entreprises concurrentes. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coop%C3%A9tition) (This post is available in English.)