À la rencontre d’Andrew Phung

Andrew Phung

Beaucoup d’entre nous avons découvert Andrew Phung alors qu’il incarnait le rôle de Kimchee, le célibataire adepte de hip-hop dans la comédie à grand succès de la CBC intitulée Kim’s Convenience. Il a gagné cinq prix Écrans canadiens pour sa participation à cette série, et c’est en tournant la quatrième saison que lui est venue l’idée d’une autre émission.

«J’ai commencé à me demander ce qui arriverait si un personnage comme celui de Kimchee avait des enfants», déclare Andrew Phung, lors d’une conversation téléphonique depuis Toronto, où il réside avec sa femme Tamara et ses deux fils.

«Si, dans plusieurs trames narratives actuelles, il est question de l’expérience que vivent les immigrantes et immigrants, lorsque j’observe ce qui se passe dans ma communauté, je retrouve de nombreuses familles qui vivent une autre réalité. Elles ne vivent pas une expérience d’immigration en tant que telle puisqu’elles sont issues de la seconde génération. J’ai donc eu l’impression que la trame narrative comportait une faille que je souhaitais exploiter.»

Ce concept est au cœur de la série humoristique Run the Burbs, co-créée, co-écrite et produite par Andrew Phung. Il y incarne le rôle d’Andrew Pham, un père au foyer qui s’occupe de Khia, son adolescente (Zoriah Wong) et de son jeune fils Leo (Roman Pesino), tandis que son épouse Camille (Rakhee Morzaria) travaille dans un bureau tout en caressant le rêve d’avoir sa propre entreprise.

Run The Burbs

Pour établir le juste alliage d’éléments comiques, Andrew Phung s’est référé à une poignée d’autres comédies diffusées à la télévision.

 «Nous nous sommes référés à Kim’s Convenience à titre d’exemple. La série Kim’s est parvenue, avec énormément de succès, à faire en sorte qu’il soit possible de s’identifier à cette famille et cet aspect a retenu notre attention. Nous nous sommes également tournés vers Parks and Rec pour la façon dont ils sont parvenus à dépeindre les côtés un peu particuliers des voisins, tandis que je me suis également inspiré de certains éléments de la série Ted Lasso pour y puiser le caractère positif d’Andrew et la façon dont il croit si fermement aux banlieues.»

Pour parvenir à lancer son émission, Andrew Phung s’est tourné vers le Fonds des médias du Canada (FMC) pour obtenir un soutien financier. Cependant, selon lui, la plateforme qu’offre le FMC pour parvenir à représenter un Canada diversifié s’est avérée encore plus importante que le financement.

«Un si grand nombre de gens provenant de communautés issues de la diversité et incarnant des voix sous-représentées passent leur temps à tenter de justifier leur existence, et expliquer pourquoi leurs histoires importent », affirme Andrew Phung, qui est né et a grandi à Calgary. « C’est sur ce plan que le FMC joue un rôle, en favorisant des opportunités pour un plus grand nombre de profils. J’aime beaucoup prendre connaissance des divers projets canadiens en cours et je suis toujours  estomaqué quant au nombre de trames narratives que nous sommes en mesure de présenter d’un océan à l’autre.»

«Le fait que le FMC soit en mesure de mettre l’accent sur des histoires, de leur conférer une dimension encore plus importante, constitue pour moi l’objectif ultime.»

Run The Burbs

La première saison de Run the Burbs a suscité un intérêt positif de la part des téléspectatrices et téléspectateurs qui ont pu se retrouver à l’écran.

Comme le rappelle Andrew Phung, «après les premiers épisodes, nous avons entendu énormément de commentaires du genre "le fait de retrouver une famille comme celle-ci à la télévision, les observer vivre leur quotidien, est si frais, si exaltant, puisque cette famille est un peu la nôtre"».

« Par contre, à l’autre extrême, il y avait cette personne qui a écrit : «Oh! cette famille ne semble pas véritablement asiatique puisqu’elle ne fait pas des choses propres aux Asiatiques! Ils sont si eurocentriques." Je voulais lui répondre que je ne pense pas qu’il comprenne que le quotidien d’autant de familles racisées vivant au Canada est tout à fait canadien. Je ne me réveille pas le matin en me disant: "Oh là là! je suis si Vietnamien!" Je me réveille et je me dis : "voyons… je dois préparer les enfants pour l’école, je dois aller faire les courses et j’ai une réunion cet après-midi".»

«En théorie, aucune de ces activités n’est à proprement parler asiatique. Cependant, il s’agit d’activités qu’auront tous les Asiatiques vivant au Canada. Pour moi, l’objectif était de conférer une certaine mesure de normalité aux familles racisées s’employant à vivre du mieux possible dans les banlieues.»

La deuxième saison de Run the Burbs devrait être diffusée en 2023, et Andrew Phung est impatient de multiplier les expériences que connaîtra la famille à l’écran.

«Nous sommes parvenus à créer ce quartier, à situer ces personnages et, fait encore plus important, cette famille aura maintenant un an de plus, affirme Andrew Phung. Zoriah Wong, qui joue le rôle de ma fille Khia… lorsque nous l’avons choisie, elle avait 14 ans et allait avoir 15 ans. Aujourd’hui, elle a 15 ans et elle aura bientôt 16 ans. Avoir 16 ans et souhaiter quitter la banlieue est si caractéristique de ce qui se passe dans ces endroits, dit-il en riant. Nous observons la vie de la famille changer sous nos yeux et nous sommes témoins des aspirations qui sont les leurs pour une vie encore meilleure.»


CMF-FMC
Le Fonds des médias du Canada (FMC) favorise, développe, finance et promeut la production de contenus canadiens et d’applications pour toutes les plateformes audiovisuelles. En outre, il oriente les contenus canadiens vers un environnement numérique mondial concurrentiel en soutenant l’innovation de l’industrie, en récompensant le succès, en favorisant la diversité des voix et en encourageant l’accès à des contenus grâce à des partenariats avec les secteurs public et privé. Le FMC reçoit des fonds du gouvernement du Canada et des distributeurs de services par câble, par satellite et par IP du pays.
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