À la rencontre de JP Larocque

Cʼétait une offre que JP Larocque ne pouvait refuser.
« Paige Haight, la directrice du contenu télévisuel chez Shaftesbury, vient me voir et me dit : ‟Mon équipe aime beaucoup ce que tu écris, et on se demandait si ça tʼintéresserait de nous envoyer des idées pour une série dérivée de Murdoch Mysteries, mais destinée aux jeunes” », raconte-t-iel.
Cʼétait logique. JP Larocque, qui a travaillé sur Sort Of, Diggstown et Coroner, et créé la série humoristique Gay Nerds, fait partie des meilleurs scénaristes du pays.
JP Larocque et sa coscénariste Jessica Meya ont ainsi développé Macy Murdoch, une série numérique dans laquelle la descendante de lʼinspecteur William Murdoch doit voyager dans le temps pour empêcher que celui-ci soit accusé dʼun meurtre quʼil nʼa pas commis.
« Comme Murdoch vient de la Nouvelle-Écosse, jʼai pensé que Macy pourrait être afrodescendante ou dʼorigine mixte, puisque les Canadiens afrodescendants ont une riche histoire et de profondes racines dans les Maritimes », explique JP Larocque.
« Je voulais raconter une histoire qui me tenait à cœur. Je suis une personne dʼorigine mixte, et je voulais explorer les connexions avec nos ancêtres et mʼattarder à ce qui se passe quand une personne remonte son arbre généalogique et constate quʼelle ne sʼidentifie pas à certaines branches ou quʼelle nʼa pas grand-chose en commun avec elles. »

Le duo a donc plongé dans les archives de Murdoch Mysteries, ce qui n’est pas une mince affaire puisque la série compte 18 saisons à son actif. Après avoir établi la prémisse et les intrigues, les scénaristes ont confié les rênes à Robina Lord-Stafford et Jennifer Kassabian, autrices et productrices de la série. Jessica Meya est maintenant scénariste pour la comédie Children Ruin Everything (Parents, malheureusement) de Bell Media, tandis que JP Larocque travaille sur lʼémission pour enfants Home Sweet Rome!, diffusée sur Max, et sʼapprête à écrire de nouveaux épisodes de la série Allegiance, diffusée à CBC.
« Je veux être scénariste pour la télévision depuis le berceau, sʼesclaffe JP Larocque. Jʼai toujours aimé la télévision. Jʼy trouvais beaucoup de réconfort dans mon enfance, alors que je ne me sentais pas comme les autres. Cʼest donc un immense cadeau que ce rêve se soit concrétisé. »
Iel envisage également de se lancer dans la réalisation de films. « Jʼai reçu des fonds du FMC pour les premières étapes du développement dʼun scénario sur lequel jʼai travaillé, dit JP Larocque. Lʼidée de le sortir de lʼombre me motive beaucoup. »
Et iel donnera sans aucun doute vie à sa vision.
« Une personne issue dʼun ou de plusieurs groupes marginalisés doit travailler aussi dur que possible, aussi souvent que possible, pour que personne ne remette sa place en question », confie-t-iel.
« Et cʼest toujours mon objectif. Je peux faire ce travail. Je peux bien le faire et je peux le faire dans des contextes différents. Et si vous me donnez lʼoccasion de vous le montrer, je vous le montrerai. Ça a toujours été mon credo. »