Dévoilement de la programmation télé 2021: les diffuseurs canadiens se prononcent sur l’année qui s’annonce, la diversité et l’importance des créateurs canadiens
En juin, durant la période de dévoilement de la programmation canadienne de langue anglaise, les diffuseurs ont fait une série d'annonces concernant des acquisitions, des projets entièrement développés en interne et des initiatives conçues pour s’attaquer aux enjeux de diversité et au racisme systémique. Le FMC s’entretient ici avec la haute direction de Bell Média, CBC, Corus Entertainment, et Rogers Sports & Media, au sujet de l’avenir de la télévision canadienne, de la diffusion en continu (streaming) et de ce qui s’en vient.
Q: L’année écoulée a été sans précédent dans le monde de la télévision. Quelle a été votre stratégie globale pour établir la programmation?
Justin Stockman, Vice-président, développement de contenu et programmation de langue anglaise à Bell Média: Nous nous sommes assurés d’avoir une grande variété de contenus. Quelques-uns de nos concurrents ont investi massivement, soit dans des émissions de concours, soit dans des émissions de téléréalité, ou bien encore dans des séries policières. Nous voulions plutôt proposer à nos téléspectateurs une offre bien garnie. Des émissions à regarder en famille, d’autres mettant en vedette des femmes inspirantes, de même que des émissions qui plairont à tous les adultes. Nous avons une superbe sélection de comédies, de drames, de concours, de téléréalité… Nous avons de tout.
Troy Reeb, Vice-président exécutif, Réseaux de télé et radiodiffusion à Corus Entertainment: L’année dernière s’est révélée tout sauf prévisible. Nous étions à la recherche de contenu-réconfort qui offrirait une certaine prévisibilité, non seulement pour notre public, mais aussi pour nos annonceurs. Notre objectif pour tous nos annonceurs consiste toujours à leur offrir un environnement sûr, avec une certaine prévisibilité au niveau des cotes d’écoutes, et à leur assurer un public populaire et vaste. Et c’est ce que nous pensons avoir accompli. Certains critiques lèveront peut-être les yeux au ciel à l’idée d’une autre saison de NCIS, tout comme ils le feraient avant de visionner un autre film de Star Wars. Mais vous savez quoi? Ce sont deux franchises extrêmement populaires. Et nous sommes ravis d’accueillir quelques-unes des plus grosses franchises de l’histoire de la télévision à l’horaire sur Global dès l’automne, ainsi que de nouvelles comédies et séries dramatiques très intéressantes dont tout le monde parle, tant du côté de nos chaînes de télé traditionnelles que du côté de nos chaînes spécialisées.
Julie Adam, Vice-présidente principale, Nouvelles et divertissement, Rogers Sports & Média: L’idée était de poursuivre ce qui fonctionnait déjà pour nous. Et de faire ce qu’il fallait pour mettre de l’avant les émissions et les franchises que nos publics aiment, et de trouver une manière de pousser l’exercice encore plus loin. Voilà notre première stratégie. Notre deuxième stratégie était d’assurer une continuité. Nous voulions être certains, dans un monde où la COVID-19 a mis nos vies sens dessus dessous, d’offrir un horaire aussi constant que possible, tant pour notre public que pour nos annonceurs. Le troisième élément consistait à créer une programmation originale et à trouver des façons de produire, créer et collaborer pour donner vie à davantage de contenu original.
Barbara Williams, Vice-présidente principale à CBC : Nous sommes emballés par notre offre automnale, et je crois que notre grande orientation stratégique est que le pays change et que la CBC doit changer aussi. Notre plus grande priorité est de nous assurer que dans le contenu que nous offrons en continu sur toutes nos plateformes, la télé, la radio, les balados, et tout, nous reflétons avec sensibilité le Canada d’aujourd’hui, de même que le public tel qu’il est à l’heure actuelle. Ça a donné le ton à tout ce que nous avons fait.
Sally Catto, Directrice générale, divertissement, contenus factuels et sports à CBC: Chaque décision est motivée par ce qui nous manque. Quels sont les groupes de personnes ou les régions du Canada qui ne sont pas bien représentés dans nos émissions? Nous développons des projets en tout temps. Ainsi, nous avons toujours un bassin de projets dans lequel piocher, et toutes nos décisions reposent sur ces facteurs à considérer.
Q: En ce moment, que recherchez-vous chez les créateurs·trices canadien·nes?
Catto (CBC) : Nos créateurs et créatrices, en particulier autochtones, afro-descendant·es et racisé·es sont, je l’espère, mieux placés que jamais auparavant dans notre écosystème, car nous avons apporté des changements importants à l’interne. Nous avons changé la structure de nos équipes de scénarisation et nous avons modifié nos équipes de contenus non scénarisés. Nous nous sommes beaucoup employés à séparer le développement de la production. Nous avons donc une équipe hautement dédiée au développement de projets. Nous avons aussi veillé à ce que ceux et celles qui assistent aux présentations et qui prennent part aux décisions, reflètent la réalité du pays. Nous souhaitons ainsi rassurer les gens qui viennent présenter leur projet à CBC: ils seront entendus, et ce sera avec authenticité. Nous sommes toujours à la recherche de voix authentiques et de points de vue uniques.
Stockman (Bell Média) : En général, pour Crave, nous veillons à proposer un produit digne d’un abonnement, et nous parlons à toutes les personnes dont le projet nous intéresse. Certains voudront regarder Letterkenny et Canada’s Drag Race. Mais pour ceux qui ne regardent que l’un ou l’autre, nous offrons un éventail d’émissions diversifiées, et nous essayons de bâtir des offres verticales destinées à différents types de publics. Pour CTV, nous voyons grand et vaste. L’idée n’est pas d’imiter la télévision des États-Unis, mais bien de faire de la télévision canadienne. Par exemple, nous avons eu du succès avec Transplant, une histoire canadienne. Les Canadien·nes visionnent cette série et y voient le reflet de notre société, et sa qualité fait concurrence aux émissions américaines. NBC a désormais ajouté Transplant à son horaire.
Lisa Godfrey, Vice-présidente principale, contenu original et Studios Corus, Corus Entertainment : À l’ère de l’après-pandémie, les téléspectateurs voudront voir des séries dramatiques avec un brin de comédie, ou du contenu un peu plus léger. J’emploie beaucoup le terme «à gauche du centre», et par là, je parle d’émissions différentes qui peuvent surprendre pour HGTV Canada, par exemple, afin de dépoussiérer le modèle traditionnel. C’est ce qu’on a fait avec Rock Solid Builds et Island of Brian, qui posent un regard différent dans la catégorie de la rénovation de maisons. L’approche, pour ce genre d’émissions, est de montrer des gens qui se retroussent les manches et ça remporte un immense succès partout dans le monde. Maintenant plus que jamais, il est crucial pour nous de travailler avec une distribution et une équipe de tournage qui reflètent la diversité de nos publics, et ce, autant devant la caméra que derrière, et il faut donner une voix aux histoires qui revêtent de l’importance.
Nataline Rodrigues, Directrice de la programmation originale, Rogers Sports & Média : Nous sommes à la recherche d’histoires plus légères, qui font du bien, avec des personnages inspirants dépeignant un éventail d’émotions qui trouveront écho chez notre public qui regarde la télévision traditionnelle. Côté séries dramatiques, nous mettons l’accent sur les séries multi épisodes qui agrémentent la programmation de Citytv aux heures de grande écoute. Cela comprend des séries dramatiques qui offrent une perspective rafraîchissante tout en étant ancrée dans des enjeux crédibles de la vraie vie. Nous voulons des concepts inclusifs qui se démarquent de la masse, dans lesquels un vaste public se reconnaîtra.
Q: Combien de concepts d’émission aimez-vous développer en même temps?
Catto : Il existe un cycle naturel de production et de développement. De nos jours, on voit de plus en plus de courtes séries. Les longues séries ne sont pas légion, surtout si l’on observe les tendances et les diffuseurs de contenu en continu. [Alors que bon nombre de séries de CBC ont pris fin l’année dernière] nous avions déjà en tête l’idée de saisir les occasions nouvelles que cela allait entraîner. Qu’est-ce qui est nouveau? Avec quelles personnes talentueuses pourrions-nous travailler? Quel nouveau contenu pouvons-nous faire venir à nous?
Godfrey (Corus Entertainment) : La roue tourne toujours, nous développons continuellement des séries. Notre stratégie consiste à maintenir un bassin de contenus solide, à espérer que les renouvellements seront au rendez-vous et à continuer de construire des séries qui tiendront la route longtemps, d’une saison à l’autre. Nous enchaînons les succès, alors il nous apparaît sensé de continuer à renouveler les succès, tout comme il est logique de créer de nouveaux succès. Il faut donc avoir de nouveaux concepts emballants, tout beaux tout neufs, à offrir au monde.
Rodrigues (Rogers Sports & Média) : Le fait d’avoir des idées d’émissions en développement est toujours une belle manière d’explorer et de développer de nouvelles voix créatives, et d’expérimenter avec de nouvelles équipes. Bien sûr, plus il y a d’idées, mieux c’est, mais en général, nous développons de six à huit concepts en simultané et nous penchons davantage pour les séries dramatiques que pour les comédies ou les émissions de divertissement basées sur les faits.
Stockman (Bell Média) : Je ne peux dévoiler de nombre exact, mais je peux vous dire que nous avons mis sur pied une approche très proactive au cours des derniers mois. Nous savons que nous voulons augmenter le contenu canadien, mais il faut du temps pour aligner les budgets et tout simplement pour développer du contenu. À mesure que nous élargissons notre offre, nous regardons combien nous avons de «cases horaires» sur CTV, sur les chaînes spécialisées, s’il y a des émissions en particulier pour lesquelles nous pourrions faire de la vidéo sur demande avec publicité (AVOD), et bien sûr, sur Crave, nous nous demandons «combien de cases horaires avons-nous à remplir?». Nous continuons à ajouter du contenu, mais l’idée principale est de nous montrer proactifs.
À quel point est-il important d’être à l’écoute des créateurs·trices lorsque vient le temps de terminer une émission?
Catto (CBC) : C’est essentiel. Selon nous, quand les créateurs jugent que leur émission arrive à sa conclusion, il n’existe pas d’autre option. Cette année, ça nous est arrivé pour quelques-unes de nos émissions. Bien entendu, nous avons des conversations avec eux. Nous voulons comprendre leur raisonnement, et nous assurer que la décision est vraiment prise en lien avec le volet créatif. Nous soutenons nos créateurs. La plus grosse décision à prendre, en tant que commissionnaire de contenu, est de décider avec qui on choisit de travailler. Et l’histoire qu’ils souhaitent raconter. Nous sommes là pour les aider à raconter leurs histoires. Et lorsqu’ils ont le sentiment que leur histoire est achevée, nous le respectons pleinement.
Rodrigues (Rogers Sports & Média) : Il est crucial d’écouter les créateurs et créatrices de nos émissions car nous comptons sur leurs voix distinctives et leur vision pour créer du contenu qui se démarque et trouve un écho auprès du public de manière authentique. Nous sommes fiers de la relation étroite, basée sur la confiance, que nous entretenons avec nos équipes créatives clés et avec nos partenaires de production tout au long de la vie de leurs séries, du développement à la livraison. Pour Second Jen, dont la dernière saison s’est conclue cette année sur OMNI Television, nous avons travaillé étroitement avec les membres de l’équipe de création dès les balbutiements de leur carrière, et la série elle-même représente un arc narratif dans leur parcours personnel. Ensemble, nous avons pris la décision de clore le chapitre de la série, en laissant la porte ouverte pour explorer de nouveaux projets avec eux, mais aussi en faisant de la place à des voix nouvelles et diversifiées.
Stockman (Bell Média) : C’est archi important car en fin de compte, en tant que télédiffuseur, nous passons la commande et nous ne voulons pas y laisser des plumes. Bien souvent, nous avons financé en grande partie le projet et évidemment, nous accompagnons beaucoup les équipes sur le plan créatif en suggérant ce qui, selon nous, fonctionnera sur nos plateformes. Mais au bout du compte, il n’y a pas d’émission sans créateur. En général, l’émission est leur «bébé» et nous ne faisons que les aider à y donner vie. Nous travaillons toujours avec nos partenaires pour nous assurer que nous sommes tous sur la même longueur d’ondes.
Godfrey (Corus Entertainment) : Pour nous, la conversation tourne toujours autour de la créativité. Il s’agit toujours d’une discussion entre le télédiffuseur et le producteur, pour dire: «Quel est la meilleure émission? Qui sont les créateurs et créatrices talentueuses avec qui on pourrait faire affaire?» Et c’est un processus de collaboration. Je pense que c’est pour cela que les producteurs aiment travailler avec nous, parce que tout se fait dans un esprit de grande collaboration.
Comment allez-vous vous pencher sur l’inclusion et la diversité au cours de la prochaine année?
Godfrey (Corus Entertainment) : Nous avons une stratégie en trois points, qui consiste à augmenter la diversité devant et derrière la caméra, de même que dans des postes-clés de création et de direction. Nous avons récemment lacé le Banff showrunners program (programme pour scénaristes-producteurs de Banff), qui était jadis le programme de stage d’auteurs de Banff. Nous sommes à la recherche de la prochaine cohorte de chefs de file de la scénarisation-production issus de groupes sous-représentés. Il est important de commencer à travailler avec eux, puisque nous avons bon espoir qu’ils fonderont un jour leurs propres compagnies. Mais je pense que nous avons fait un grand saut avec les personnages principaux que vous verrez dans beaucoup de nos émissions cette année, et nous avons travaillé en coulisses avec nos partenaires de production. Cela fait partie de notre processus de développement que de devoir trouver des personnes et leur confier des rôles-clés, comme ceux de réalisation, de montage et de décision créative derrière la caméra.
Catto (CBC): Nous avons transformé nos services internes et changé les personnes prenant les décisions. Nous reconnaissons que la sensibilisation est très importante et nous serons très proactifs en encourageant les gens talentueux de l’industrie avec qui nous n’avons pas nécessairement travaillé auparavant, et en faisant appel à eux. Nous avons déjà mis des initiatives en place, comme notre relation avec le National Screen Institute (NSI) et son programme de nouvelles voix. Nous consultons différents organismes de l’industrie pour avoir un portrait respectueux et sentir ce qui manque, selon eux. Nous sommes aussi en plein processus décisionnel quant aux précautions que nous pouvons mettre en place pour veiller à ce que nous ayons une approche équilibrée, non seulement du côté des créateurs·trices, mais aussi du côté des équipes-clés de tournage et de distribution.
Williams (CBC) : Nous allons bientôt faire des annonces officielles, mais nous n’en sommes pas encore rendus là. Il y a plusieurs volets comprenant un rapprochement direct avec de nouvelles voix, et avec des voix émergentes qui ne comprennent peut-être pas tout à fait nos processus ou ne se sentent pas tout à fait à l’aise de nous aborder. Nous tentons donc de faire des rapprochements actifs, de notre côté, et nous avons opéré des changements chez les décideurs, ce qui est essentiel. Puis, dans tout le contenu que nous avons commandé, nous demandons à la production de prendre des engagements quant aux talents, aux scénaristes-producteurs et au nombre de personne dans la salle de scénarisation pour veiller à ce que les équipes qui travaillent dans l’ombre des histoires soient diverses. J’aurai plus de détails là-dessus au cours des prochaines semaines.
Stockman (Bell Média) : [En plus du Groupe de travail sur la diversité dans les contenus et d’autres initiatives à l’interne], du côté des acquisitions pour la programmation, je crois que Hollywood a reçu le message. Si on regarde les nouvelles séries que nous avons choisies, on constate une grande diversité. Il n’y a même pas deux ans, je me demande si quelqu’un aurait réimaginé The Wonder Years (Les Années coup de cœur) avec une famille noire en pensant que ça attirerait un public de masse. Ça rend bon nombre de ces séries encore plus emballantes et nous sommes franchement impressionnés par le niveau de diversité. Et bien sûr, nous voulions nous assurer que pour notre public canadien, nous reflétons le Canada dans ces séries. Donc la liste des émissions originales que nous avons annoncée est de loin celle qui est le plus ancrée dans la diversité jamais annoncée. Nous voulons nous assurer de parler à tous les Canadiens et Canadiennes.
Adam (Rogers Sports & Média) : Nous avons annoncé un programme nommé All IN, qui s’appuie sur cinq piliers, soient le contenu, les affaires et la communauté, les pratiques en matière d’embauche et d’avancement professionnel, et, en cinquième lieu, le mentorat et le parrainage. Nous nous sommes donc, par exemple, engagés à offrir 10 millions de dollars en services de création et de publicité en soutien à des entreprises et à des communautés à la recherche d’équité. Du côté du contenu, nous avons un conseil consultatif interne sur le contenu, dirigé par nos équipes de Rogers Sports & Média, pour toutes nos entreprises et nos marques. Le conseil a pour mandat de penser aux manières dont nous pouvons nous assurer d’être inclusifs et de refléter la diversité dans les contenus, et de générer des idées sur ces enjeux.
Comment demeurez-vous concurrentiels à mesure que les services de diffusion en continu poursuivent leur expansion?
Catto (CBC) : Notre objectif n’est pas d’entrer en concurrence avec Netflix. Nous sommes la radiotélévision publique du Canada et nous avons un mandat bien spécifique. Bien sûr, nous voulons avoir ces publics. Nous voulons rejoindre des publics plus jeunes. Comme tous ceux qui génèrent du contenu et qui le rendent disponible, nous souhaitons qu’il soit vu. Mais nous nous concentrons sur la manière dont nous rejoignons les publics canadiens sur une kyrielle de plateformes. Et je pense que ce qui nous emballe, ce n’est pas juste l’argent ou la télévision. Nous avons CBC Gem, et juste au cours de l’année dernière, le nombre de visionnements de vidéos sur CBC Gem a considérablement augmenté. On remarque aussi une croissance phénoménale côté audio avec nos balados et CBC Listen.
Stockman (Bell Média) : Notre offre de produits de vidéos sur demande avec publicité (AVOD), continue à croître. Toutes nos acquisitions s’en vont sur CTV.ca et sur l’appli CTV, ainsi qu’à la télévision linéaire, et cette offre continue à augmenter encore et toujours. Nous voyons la vidéo sur demande avec publicité (AVOD) comme le format de l’avenir. Les gens auront un peu des deux dans leur vie, en fonction de ce qu’ils recherchent, qu’il s’agisse d’une émission à laquelle ils sont abonnés ou d’une émission soutenue par la publicité qu’ils auraient auparavant regardée sur un réseau de télévision, dans le cas d’un téléspectateur visionnant sur les plateformes numériques. Nous pensons vraiment que la variété que nous mettons à l’horaire suscitera le sentiment qu’il s’agit d’émissions à voir absolument, pour les personnes qui voudront être à l’écoute pour ne pas les manquer. Quand nous avons choisi nos émissions, nous avons gardé à l’esprit les concepts d’instantanéité et de variété.
Adam (Rogers Sports & Média) : Ça ne fait aucun doute, il y a plus de concurrence qu’avant. Nous nous battons pour le temps des gens. C’est ça, notre sport. Et les gens ont une quantité limitée de temps libre à consacrer au divertissement. La diffusion en continu n’est qu’un des éléments de l’ensemble, en parallèle au volume de contenu créé, dont celui mis de l’avant sur TikTok et tout. Nous devons redoubler d’efforts, encore et encore, pour créer ou acheter le contenu que les gens veulent.
Reeb (Corus Entertainment) : La voie est libre pour des sociétés comme Corus, qui offrent une vraie proposition aux téléspectateurs et aux annonceurs. C’est chez nous que se trouve le contenu, souvent gratuit, qui jouit du soutien des annonceurs. Les annonceurs ne veulent pas se faire éjecter de l’écosystème, comme ça a été le cas avec des services comme Netflix et Disney +. Nous voulons que nos annonceurs sachent qu’il y aura toujours une place pour eux sur les plateformes de Corus, que ce soit sur nos chaînes traditionnelles, nos chaînes de diffusion en continu, comme StackTV, sur l’appli Global ou nos services Web.
L’écosystème actuel a forcé des entreprises à montrer leurs propositions de valeur aux studios eux-mêmes. L’époque où nous étions en concurrence avec juste d’autres réseaux canadiens est révolue. Il nous arrive d’être en concurrence avec d’autres réseaux canadiens, avec les diffuseurs en continu, et avec les studios eux-mêmes, qui doivent décider s’ils préfèrent garder leur contenu pour leurs propres plateformes. Notre portée sur l’ensemble des plateformes et des chaînes multiples est tout simplement sans précédent. Nous sommes persuadés que nous pouvons continuer à démontrer cette valeur et que ce ne sont pas tous les studios qui voudront commencer à passer par-dessus les entités établies et à rejoindre directement les consommateurs canadiens.