Pleins feux sur Floyd Kane
Quand Floyd Kane a imaginé la série Diggstown, avec le soutien financier du FMC, l’un de ses souhaits était de présenter une vision plus juste de son milieu. Il avait encore en mémoire les publicités touristiques de la Nouvelle-Écosse diffusées durant son enfance : des vacanciers qui mangent du homard, partent en voilier, surfent et nagent en mer. Tous des Blancs.
« C’est important d’inclure les Autochtones et les personnes afro-descendantes au centre de ces espaces, comme une façon de dire : “Ces endroits sont aussi les vôtres. Il n’y a personne d’exclu” », confie le concepteur, auteur et producteur néo-écossais.
Aujourd’hui, il se réjouit de voir de jeunes filles afro-descendantes déferler sur la plage de Martinique Beach pour pratiquer le surf, à l’image de l’héroïne de sa série, une avocate de l’aide juridique incarnée par la comédienne Vinessa Antoine. « C’est l’un des premiers personnages principaux noirs dans l’histoire de la television canadienne », précise-t-il avec fierté.
Diplômé en droit de l’Université Dalhousie, Floyd a d’abord travaillé pour un cabinet d’avocats tout en écrivant des scénarios en parallèle. En 2010, il a fondé Freddie Films, où il a écrit et produit cinq ans plus tard le long métrage primé Across the Line sur un jeune hockeyeur noir victim de racisme. Depuis 2019, sa série Diggstown captive les téléspectateurs de CBC et de FOX aux États-Unis.
Si la pandémie a affecté le plateau, elle a aussi agi comme puissant révélateur : « Il y a beaucoup de saletés systémiques dans notre société. Avec Diggstown, nous avons essayé de mettre la lumière là-dessus et de faire réfléchir les gens sur ces enjeux. »