Pleins feux sur Julie O’Bomsawin
L’Abénakise Julie O’Bomsawin a eu un déclic lorsqu’elle a, entre autres, travaillé comme assistante à la réalisation sur plusieurs documentaires autochtones, peu de temps après avoir obtenu son diplôme de l’UQAM en 2001. « Être une Autochtone, c’est un acte politique en soi. Moi, je veux faire de la télévision utile et sensible qui dépasse le simple divertissement. »
Sa conviction était si grande qu’elle a cofondé en 2015 Kassiwi Média, une société de production autochtone, au sein de laquelle elle remplit les rôles de présidente, de productrice et, depuis peu, de productrice exécutive. Depuis, elle ne cesse de promouvoir l’inclusion et une representation adéquate des Autochtones sur les écrans. Plus encore, elle emploie des stagiaires, créateurs et consultants autochtones sur l’ensemble de ses productions afin d’assurer une relève forte et fière de ses origines.
Au cours des derniers mois, Julie a notamment bossé sur Les Autochtones, tu connais ?, une série ludo-éducative pour les 8-11 ans soutenue par le FMC. Alliant images d’archives, photos actuelles, animation 2D et prises de vues réelles, chacun des huit épisodes de 30 minutes aborde une thématique relative aux Premières Nations, Métis ou Inuits. Même si certains tournages au sein des communautés ont été repoussés ou carrément impossibles en raison de la pandémie, la série jeunesse devrait être diffusée sur TFO l’an prochain.
Croyant à la richesse de la diversité et à la mise en commun des différentes réalités, Julie a aussi participé à de récentes tables de concertation sur la représentation des Autochtones à l’écran avec notamment le FMC, la SODEC et le Bureau de l’écran autochtone. « Collectivement, nous devons bâtir des ponts entre les cultures autochtones et non autochtones pour que les gens comprennent mieux que nous avons une histoire commune. Ils pourront ainsi la transmettre aux plus jeunes et créer un monde plus ouvert à la différence. C’est un travail de longue haleine qui bénéficiera à l’ensemble de la société », affirme-t-elle, animée d’une fougue contagieuse.