Producteurs·trices racisé·es: Quatre points saillants à retenir de l’étude IPSOS
Le FMC, dans le cadre de l’Allocation pour les sociétés détenues par des Personnes Noires ou de Couleur, a mené une collecte de données et de renseignements détaillés auprès de ses bénéficiaires de financement. Au moyen d’un questionnaire en ligne, ce document visait à recueillir des renseignements afin de mieux comprendre le profil et la situation actuelle des sociétés détenues par des personnes afrodescendantes et d’autres personnes racisées au sein des industries de l’écran du Canada.
L’ensemble des données de l’étude est disponible ici. Ces chiffres et informations offrent un portrait inédit de plus de 150 sociétés détenues par des personnes afrodescendantes ou autres personnes racisées au pays.
Avec Diego Briceño, responsable de programmes d’équité et d'inclusion du FMC, arrêtons-nous sur quatre des points clés à retenir concernant les profils de ces producteurs·trices, certains plus déconcertants que d’autres. Décryptage.
1 - La terminologie pour désigner l’identité: le plus spécifique, le mieux!
Grand sujet de débat, la question sur l’utilisation de la bonne terminologie pour désigner les différentes communautés sous-représentées trouve des éléments de réponses avec ce sondage.
Les répondants préfèrent l’utilisation de termes spécifiques reflétant leurs héritages et origines spécifiques, plutôt que des expressions génériques, comme BIPOC (Black, Indigenous, People of Color, PANDC en français). Les jeunes générations semblent plus enclines à accepter les termes racisés d'ordre général.
Pourquoi les mots que l'on emploie sont-ils particulièrement importants lorsqu'on évoque les communautés sous-représentées? Et en quoi le besoin de nommer ses racines particulières est-il "typiquement canadien"? Explications en image avec Diego Briceño.
2 - Seul un quart des bénéficiaires a moins de 40 ans
Les bénéficiaires du fonds d’urgence COVID dédié aux entreprises dont les propriétaires s’identifient comme afrodescendants et/ou racisés sont relativement «âgés», puisque plus de 60% d’entre eux ont la quarantaine ou plus. Un tiers a plus de 50 ans.
Pourquoi l'âge moyen de ces producteurs et productrices est-il important? On peut se poser ici plusieurs questions. Par exemple, où sont passés les plus jeunes et pour quelles raisons brillent-ils par leur absence? Quelles peuvent être les conséquences pour la relève? Eléments de réponse en images avec Diego Briceño.
3 - 64% des récipiendaires sont des Canadien·nes de première génération
La grande majorité des répondants est constituée de Canadiens et Canadiennes qui ne sont pas nés au Canada. Environ un tiers seulement est né en sol canadien. Si les Canadien·nes racisés de troisième génération sont relativement rares, même au sein de la population générale, on ne peut pas dire la même chose des Canadiens racisés de deuxième génération, qui ne se retrouvent pas bien représentés ici.
Comment expliquer ce phénomène et quelles sont les pistes de réflexions pour remédier à la situation? Le tour de la question avec Diego Briceño.
4 - Près de 40% des bénéficiaires gagnent moins de 30 000$ par an
Bien loin des clichés sur le monde du cinéma et l’industrie des écrans, on constate que de très nombreuses personnes, parmi les producteurs et productrices afrodescendantes et/ou racisées ayant répondu au questionnaire, vivent dans la précarité. Ils gagnent moins que les personnes touchant le revenu moyen et médian au Canada, ce qui a encore plus de conséquences lorsqu’on habite dans un grand centre urbain, où le coût de la vie est beaucoup plus élevé.
Quels sont les impacts d’une telle situation sur l’industrie et la création? Comment faire en sorte d’aider ces personnes à s’épanouir davantage financièrement? Les précisions de Diego Briceño.